vendredi 2 septembre 2011

De Barreirinhas à Atins : le parc des Lençois

Nous sommes samedi matin avec nos deux gros sacs sur le port, et attendons le bateau de transport public à destination des petits villages reculés, Atins et Caburé, situés au bout du Rio Préguiças en bordure de mer. Mais ces villages complètement isolés du reste du monde sont surtout connus pour être entièrement posés sur du sable. Rien que du sable.

Pas loin, il y a les dunes du célèbre parc des Lençois. Il n'y a pas trente six options pour le visiter : on y entre au départ de Barreirinhas par une excursion en 4*4 par le sud ou alors par le nord-est au départ du village d'Atins, assez difficile d'accès.
Souvent les gens choisissent la solution la plus simple : prendre un 4*4 de Barreinrinhas. L'inconvénient, c'est l'effet troupeau. On se retrouve avec 25 personnes au milieu des dunes.

Nous, comme d'habitude, et comme on est associaux, on voulait d'abord  se rendre à Atins en bateau de ligne pour ensuite rejoindre le désert en 4*4 avec un guide. Manque de bol, le week-end il n'y a pas de bateau de ligne pour remonter le rio vers Atins.

Nous optons donc pour la seule solution possible : embarquer avec 8 touristes sur un "speedboat" pour faire une excursion sur le rio. Nous nous arrêterons  trois fois : pour les dunes des "petits Lençois", pour visiter un phare et faire un stop à Caburé. et l'excursion revient normalement à  Barreirinhas, point de départ. Tout cela est évidemment mené tambour battant, pas question d'entrer dans une contemplation béate.
 Le prix est évidemment exorbitant, mais nous n'avons pas le choix si on veut atteindre Atins : l’excursion nous laissera à Caburé et de là, un autre bateau nous récupèrera pour nous mener jusqu'à Atins, qui se trouve sur la rive en face de Caburé.



La balade en bateau n'en est évidemment pas une. On fonce.
Premier arrêt : les "petits Lençois". Les dunes au bord du rio sont assez impressionnantes. Beaucoup de gens renoncent même à les escalader, on s'y enfonce facilement jusqu'au genoux. Le vent vient vous fouetter de partout. La vue sur le rio est splendide.  Ce n'est pas tous les jours qu'on voit du sable se dissoudre dans un fleuve.









On reprend le bateau et hop arrêt dans un petit village avec un phare. Petite grimpette au sommet comme tout le monde et on observe les alentours, entre mangrove et dunes qui finissent directement dans la mer.



Sur l'embarcadère devant le phare, les enfants viennent accoster les touristes pour leur vendre des "merdouilles". Les adultes ont eux installé des stands où l'on peut siroter une caïpirinha en attendant le bateau. Mais tout ça est à disposition, les Brésiliens ne sont pas du genre à harceler les touristes. Ils proposent et ne se vexent jamais si on décline l'invitation.





Dernier stop à Caburé. C'est un village du bout du monde, créé pour le tourisme mais finalement laissé à l'abandon. Apparemment, le projet n' a pas pris. Du coup, c'est un peu un no man's land. Les touristes errent ; il y a quelques maisons grignotées par le sable. Les gens viennent ici pour la journée, profitent de la plage pas si charmante, et font un tour en quad dans les dunes.
Heureusement; il y a quelques jolies photos à faire grâce aux petits bateaux de pêcheurs.




Après une pause repas, un bateau nous emmène à Atins et effectivement nous ne sommes que 4 touristes : nous deux et un autre couple de Brésiliens. Ils nous demande où nous allons. On n'en a aucune idée.  Eux ont pris un tour avec logement, et excursion dans les dunes des "Lençois". Nous les suivons dans leur posada, c'est bon marché et très agréable. Et puis nous ne pouvons aller très loin avec nos sacs à roulette sur du sable.
L'autre couple a prévu illico une location de 4*4 avec un guide pour aller se balader l'après-midi dans le parc. Ils nous demandent si on veut partager le 4*4. On improvise et c'est parti. Les dunes sont magnifiques.





Nous arrivons à la limite du parc où les véhicules sont autorisés après une heure de trajet. On descend et là commence la ballade à pied, pour environ 4 kilomètres dans le sable. On croise des chevaux, des vaches et on fait le yoyo sur les dunes. Entre certaines d'entre elles des lagons mais à secs. On est un peu déçus.
Puis soudain, sans prévenir au détour d'une dune, une immense masse d'eau encastrée entre trois dunes apparaît : un lagon grand comme un lac. On prend nos maillots de bain et plouf.




On monte ensuite se balader autour des dunes pour découvrir d'innombrables lagons emprisonnés entre des dunes à l'infini.
Un spectacle assez magique.

 



Nous restons là jusqu'au coucher de soleil après s'être baignés plusieurs fois. Le vent ne cesse de souffler. On a du sable partout. Le guide plonge et sort de l'eau avec une énorme tortue dans les mains.
Le couple de Brésiliens attend les derniers rayons du soleil pour faire une photo quand les dunes deviennent roses. Ici le coucher du soleil est une institution, les Brésiliens prennent cela très au sérieux, c'est un incontournable de tout séjour touristique. Du coup, nous rentrons au pas de course vers la voiture, alors que la nuit tombe. On ne voit plus rien.

On s'arrête ensuite dans une pousada plantée au milieu des dunes, au milieu de nulle part. C'est LE restaurant gastronomique du coin. On déguste des crevettes façon brésilienne marinées avec sauce. Un délice.


L'improvisation a parfois du bon.

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